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Parmi les exemples illustrant son propos, il rappelle la sécheresse en

Russie (en 2010) et l’embargo du président Poutine sur les céréales qui

engendra une inflation mondiale des prix alimentaires chez les exporta-

teurs et in fine les printemps arabes, nés d’émeutes de la faim.

Le terrorisme souligne-t-il est lui aussi organisé en réseau mondial.

Les interactions sont permanentes et complexifient de manière inédite

l’analyse et les conséquences des risques, leur prévention et leur

indemnisation. 

Pour le PDG de Scor, nous sommes entrés dans une ère d’entropie, une

ère d’augmentation du désordre, qui touche l’ensemble des sphères

publiques et privées, entreprises incluses.

En effet souligne l’historien et économiste Nicolas Baverez, l’histoire

s’accélère de façon inédite «

avec une série de chocs comme nous en

avons peu connus

». De l’émergence du groupe terroriste Daech, qui se

considère comme un Etat, à la consécration de Google devenue première

capitalisation mondiale, en passant par la catastrophe écologique de

Fukushima, «

nous voyons les acteurs traditionnels bousculés par les

nouveaux entrants ; des entreprises sérieuses prises dans des

tourments terribles. Le point commun c’est la disruption, un

évènement improbable, extrême et irréversible

».

Cette situation engendre de nouveaux risques et intensifie

les anciens. «

Dans ce contexte, il faut s’adapter ou subir. La

clé est la capacité à se réformer. Ceux qui subissent, iront vers

le bas

», martèle Nicolas Baverez.

… LA RÉPONSE NÉCESSAIRE

D’UN RISK MANAGEMENT DU

PLUS HAUT NIVEAU

Mais pour l’historien, des solutions existent.

Par les réformes de l’État mais aussi par les

entreprises qui doivent être associées plus

étroitement à la gestion des risques : «

les

risques complexes ne peuvent plus être gérés

comme au 20

e

siècle, avec l’État qui assume

les risques collectifs et les entreprises qui prennent les

risques privés. Il faut une interconnexion. Il faut

innover, savoir coopérer. Nous allons vivre le

siècle des risques et si nous restons passifs,

nous serons battus.

»

«Nous (les Risk Managers) devons

devenir une filière d’excellence

et nous le pouvons avec l’AMRAE,

dont l’ambition est de mettre cette

filière d’excellence au service des

entreprises. »

Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE

«La fonction de Risk Manager

est pour moi d’une très grande

noblesse. Votre devoir est de

protéger le capital humain,

financier, productif,

de réputation, et

donc la valeur de

l’entreprise.»

Denis Kessler, PDG de Scor

«Les risques complexes ne peuvent

plus être gérés comme au 20

e

siècle,

avec l’État qui assume les risques

collectifs et les entreprises qui

prennent les risques privés.»

Nicolas Baverez, économiste et historien

Denis Kessler,

PDG de Scor

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°8 I

MARS 2016

17

DOSSIER

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ÈME

RENCONTRES DU RISK MANAGEMENT