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DOSSIER

L'APPROCHE DU RISQUE DE 25 CEO

SERGE MORELLI

PDG D'AXA ASSISTANCE

Si je vous dis «

risque

», quels sont les trois premiers mots qui vous viennent à l'esprit ?

Ce sont les trois mots qui définissent notre ADN à la fois d'assureur et de filiale du groupe

Axa :

Aversion

au risque,

Appétit

au risque et

Maîtrise

des risques. Il s'agit là du triptyque

dans lequel toutes nos actions s'inscrivent.

Ainsi, l'aversion au risque est la caractéristique de celui qui ne souhaite pas courir un risque :

il sera prêt à le transférer à un tiers moyennant une rémunération ou il refusera tout actif ou

toute action lui faisant courir un risque perçu comme excessif par rapport à sa capacité à le

supporter. L'aversion au risque pousse une personne (physique ou morale) à hésiter, voire à

ne pas supporter la pression induite par la prise de risques financiers. Il s'agit d'une notion

subjective, qui diffère donc d'une personne à l'autre, et c'est là que le rôle de l'assureur

commence.

L'appétit au risque est l'évaluation d'un niveau de risque acceptable pour atteindre ses ob-

jectifs stratégiques. C'est une notion objective, qui dépend de différents éléments dont le

niveau de capital et, parfois, la réglementation (notamment, pour les assureurs, du modèle

de Solvabilité II). Mieux vaut être structuré dans sa définition de l'appétit au risque mais

c'est parfois difficile pour des sujets nouveaux, comme le Cyber risque.

Le dernier volet du triptyque est, bien sûr, la maîtrise des risques : il faut s'attacher à iden-

tifier, évaluer et prioriser les risques relatifs aux activités d'une organisation, quelles que

soient leur nature ou leur origine, pour les traiter méthodiquement de manière coordonnée

et économique. L'objectif est de réduire et contrôler la probabilité des événements redoutés,

ainsi que leur impact éventuel.

Quel est le principal risque aujourd'hui ?

Pour Axa Assistance, il s'agit du risque d'interruption de l'activité. En tant qu'assisteur, nous

devons être en mesure de répondre à nos clients 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, même si

un avion s'écrase à côté de nos bureaux, que les lignes téléphoniques ou les infrastructures

informatiques ne fonctionnent plus. Nous avons mis en place un plan de continuité d'activité

(PCA) ainsi que des cellules de crises et planifions des exercices de crise réguliers dans toutes

nos entités, en plus des entraînements quotidiens apportés par notre activité…

Comment peut-on identifier les risques émergents ?

Comment, tout d'abord, définir un «

risque émergent

» ? Il s'agit pour nous assureurs d'un

événement perçu comme un risque potentiel mais qui n’est pas encore matérialisé et qui

s'avère donc difficile à quantifier en fréquence et/ou en intensité. Au sein d'Axa, nous tra-

vaillons avec des experts pour identifier les risques émergents que constituent par exemple

le développement de nouvelles formes de mobilité ou les nouvelles pratiques médicales. Il

faut également être capable de mesurer l'impact des tendances sociétales, économiques, po-

litiques, pour appréhender ces risques par anticipation.

Quels seront les principaux risques… dans 25 ans ?

Le Cyber risque ! C'est une certitude. De même que la protection des données. Ce sont des

sujets qui vont toucher de plus en plus d'entreprises. Par ailleurs, on peut penser que les mé-

tiers traditionnels de l'assistance aux biens seront de plus en plus disruptés ou «ubérisés » :

de nouveaux acteurs vont phagocyter le métier de l’assistance à travers un accès direct au

client. Chez Axa Assistance, nous nous déplaçons déjà dans certains pays sur une expérience

client différente.

«Le risque

est le vrai métier

de l’assureur.»

Serge Morelli,

PDG d'Axa Assistance

Spécialiste des interventions

d'urgence

1,5 milliard d’euros

de chiffre d’affaires 

10,8 millions de dossiers

traités en 2015 et près

de 13 000 rapatriements

effectués

8 600 salariés répartis

dans 34 pays ; une capacité

d’intervention dans plus

de 200 états

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°11 I

DÉCEMBRE 2016

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